Pantaleón et les visiteuses
Critique du livre
« Pantaleón et les visiteuses » de Mario Vargas Llosa est une satire brillante et nuancée, où la tragi-comédie des passions humaines se mêle à une critique implacable de la machine bureaucratique. L’auteur construit avec une précision d’orfèvre une situation absurde : un capitaine de l’armée, Pantaleón Pantoja, se voit confier la mission d’organiser un « service de visiteuses » pour satisfaire les besoins des soldats en Amazonie péruvienne. Llosa navigue magistralement entre le grotesque et le réalisme, dévoilant l’hypocrisie de la société et transformant une histoire singulière en métaphore des problèmes nationaux et universels. La langue du roman regorge de détails ironiques, et les personnages sont dessinés avec une telle vivacité que leurs contradictions intérieures deviennent palpables. Les critiques soulignent que, sous une apparente légèreté, le roman aborde des questions de morale, de pouvoir et de nature humaine, et que sa structure narrative — alternant documents officiels, lettres et reportages — confère au récit une dynamique et une profondeur particulières. « Pantaleón et les visiteuses » est non seulement un brillant exemple de la prose latino-américaine, mais aussi une réflexion subtile sur les limites du devoir, de l’absurde et de l’amour.
