Conversation à La Cathédrale
Style et technique
Le style du roman « Conversation à La Cathédrale » impressionne par sa richesse et la complexité de son architecture : la narration s’organise comme un kaléidoscope de souvenirs, de dialogues et de monologues intérieurs, où passé et présent s’entrelacent en une trame unique. La langue de l’œuvre est vivante, parfois crue, mais toujours expressive, reflétant la palette sociale et culturelle du Pérou des années 1950. Vargas Llosa maîtrise l’art du flux de conscience, permettant au lecteur de pénétrer au plus profond des tourments des personnages, tandis que l’alternance des points de vue et des temporalités crée un effet de mosaïque et de tension intérieure. L’auteur excelle dans l’usage du montage caché : répliques et pensées s’entremêlent comme des fils dans un tapis, formant une composition complexe mais cohérente. La structure du roman évoque un labyrinthe, chaque épisode étant un fragment d’un vaste contexte historique et humain, et la langue devient l’outil d’une dissection impitoyable des plaies sociales et des drames personnels.
