Sainte Jeanne des abattoirs
Critique du livre
« Sainte Jeanne des abattoirs » de Bertolt Brecht est une œuvre où le dramaturge, avec sa lucidité coutumière, met à nu les plaies de la société capitaliste, dévoilant les mécanismes de l’exploitation et de l’hypocrisie. Brecht allie magistralement le grotesque et la tragédie, transformant l’histoire de la naïve et pure Jeanne Dark de Chicago en une allégorie de la confrontation entre idéaux et réalité brutale. Le langage de la pièce est riche en dialogues ironiques, et la structure est conçue pour que le spectateur n’oublie jamais la théâtralité de l’action — il n’y a pas de place pour l’illusion, seulement la vérité implacable. Les critiques soulignent que Brecht ne crée pas simplement un drame social, mais une réflexion philosophique sur la nature du bien et du mal, sur l’impuissance de l’humanisme face au cynisme du système. La pièce frappe par son actualité, et la figure de Jeanne, tragiquement seule dans sa volonté de sauver le monde, devient le symbole de la lutte éternelle pour la justice. Brecht n’appelle pas à la compassion, mais à l’action, et c’est pourquoi son œuvre continue de toucher et d’inspirer le lecteur contemporain.
