Dans la jungle des villes
Critique du livre
« Dans la jungle des villes » de Bertolt Brecht est une œuvre où le paysage urbain de Chicago devient l’arène d’un affrontement féroce entre caractères humains, chaque dialogue étant un coup porté, chaque acte un défi. Brecht met à nu l’absurdité et l’aliénation de la vie citadine, transformant le conflit entre Schlink et Gibbs en allégorie de la lutte pour l’existence dans un monde sans illusions ni sentimentalité. Les critiques soulignent la poésie froide et la franchise désespérée de la pièce : il n’y a pas de place pour la morale habituelle, l’homme y apparaît comme un être contraint de survivre au milieu des jungles de béton. Brecht déconstruit les formes théâtrales traditionnelles, invitant le spectateur non à compatir, mais à réfléchir, faisant de la pièce non seulement une expérience artistique, mais aussi un défi philosophique. On y sent le souffle d’un théâtre nouveau — un théâtre où chaque spectateur devient témoin et complice d’un jeu impitoyable, sans vainqueurs, où seul subsiste l’éternelle quête de sens au cœur du chaos urbain.
