Taux de change
Contexte historique et signification
«Taux de change» de Malcolm Bradbury est une satire raffinée de l’Europe de l’Est à la fin de l’ère soviétique, écrite à une époque où le rideau de fer n’était pas encore tombé, mais commençait déjà à se fissurer sous la pression du changement. Le livre a servi de miroir au lecteur occidental, qui découvrait pour la première fois avec autant d’esprit et de finesse l’absurdité et les paradoxes de la réalité socialiste. Bradbury, jouant magistralement avec la langue et les codes culturels, crée une atmosphère d’ambiguïté flottante, où chaque mot et chaque geste ont un double fond. Le roman ne se contente pas de tourner en dérision la bureaucratie et les dogmes idéologiques, il pénètre aussi au cœur des relations humaines, déformées par le contexte politique. Son influence se ressent dans les œuvres ultérieures sur la confrontation entre l’Est et l’Ouest, sur la difficulté de traduire non seulement les mots, mais aussi les visions du monde. «Taux de change» est devenu une étape importante dans la réflexion sur les frontières culturelles, leur perméabilité et leur caractère illusoire, et demeure un témoignage éclatant d’une époque où l’Europe était à l’aube de grands bouleversements.
